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L'archipel Bastide

benauge carte

Exploration des histoires d'amour du quartier de la Benauge à Bordeaux  et de ses territoires affectifs en lien avec la création Ta bouche

commande du festival Chahuts à Bordeaux - 2009 qui marque la naissance de l'assocation ! Olivier et Thierry sont devenus les agents de la géographie affective

extrait du journal de bord

en direct de mon train corail qui fait le trajet retour Cherbourg/Paris, samedi soir, 18H39, je viens completer notre journal de bord.
Le train me fait du bien, m'apaise l'âme et me donne une certaine distance sur le chemin parcouru.
j'ai dormi sur le trajet avec le casque sur les oreilles et les enregistrements de la semaine à la benauge comme pour garder le lien et me faire bercer.
c'est comme un retour de vacances, on est dans la nostalgie, des rencontres, des émotions.
Mais il faut se rendre à la réalité, si nous avons du mal à quitter la Benauge, La Benauge a du mal à nous quitter...
les visages, les rires, les paroles, le froid, la pluie, les rayons de soleil, les repas, les cafés, les entrebaillements de parole, les coups de pédale dans les feuilles mortes, les accompagnés, les quelques larmes versées, les silences, les ressentis, les ressentis, les fantasmes, les ahhr, les trop pleins, les pas assez, le pont de pierre... Tout, tout participe à cette envie d'y retourner; on vient juste de mettre le pied dedans et on voit bien que le deuxieme ne demande qu'à suivre. l'équilibre n'existe pas, le déséquilibre, c'est ce qui nous rend présent, vivant... chercher sa place en écoutant la place de la Benauge dans le monde.
je me sens vivant, fort de mon investissement.

bon j'écoute Moriarty.
J'ai l'impression d'être chez Naji à l'apéro...
Qu'est ce qui fait mon confrère Thierry à cette heure? Le casque sur les oreilles? Des impatiences pleins les bouts de pieds?...

retour à vendredi matin!
je me lève plus tot pour prendre le temps d'écrire le journal mais besoin d'être lent ce matin
le téléphone sonne à 8H45
un coeur à réconforter!
et oui! je suis investit de mes histoires d'amour...

-20, je passerai par l'avenue Thiers!...
Il pleut toujours, le vent souffle
mais j'ai envie de mon cuir!

je regarde devant maintenant sur le pont de pierre, je ne regarde plus l'autre rive de la même façon.
avenue Thiers, le soleil se lève!
10H00 pile devant l'école de la Benauge.
pas de vélo de Thierry
pour la première, je suis prem's, je l'appelle, répondeur, message rigolo à laisser, il arrive, poursuit le message et l'invite à parler sur le répondeur, il est persuadé que c'est cécile, je ne relève pas!! hihihi...mes blagues a deux balles!

Entrée dans l'école, aucune question à l'entrée, une école qui respire....
sonnerie de récré.
Zut, je me suis planté dans les horaires?...
pas grave, on pourra discuter avec les maîtres et maîtresses.
ca manque pas, on se retrouve dans la salle des maîtres. tout le monde arrive, décontracté, simple, la directrice nous alpague, ravi de notre retour dit Martine. comment allez plus loin dans le projet demande-t-elle?....
On joue, on est de l'agence affective, on en rajoute, ca marche...
petite perle avec l'histoire de la femme de service et le joueur de diabolo
une rumeur était parti comme quoi ils avaient fait l'amour dans une grande salle et que des enfants les avaient vus! ca avait fait un scandale! reunion de parent!! oui oui!

on retrouve les enfants pour 30 minutes
ils ont fait des textes/slam à partir des mots qu'ils avaient donnés. ils devaient faire un article pour une agence de voyage qui offre des séjours à la Benauge.
la présence du micro de Thierry leur fait peser l'enjeu et on leur explique la finalité, et l'invitation pour vendredi prochain.
des perles, des moments délicat avec le cheval coquillette et le prince aluminium et le j'aime La Benauge!

11H00
rdv à la cafétéria casino place DE Stalingrad avec les correspondants de quartier.
Aziz est seul... sa collegue  a un empechement.
on s'installe et on retrouve l'ambiance Queyris
serveuse qui travaille pour une chaîne et se fout completement du lieu et des clients, déco ikea, ecran plasma avec la quotidienne de la staracedmy, vu sur la cuisine où l'imaginaire n'a pas sa place! 
Bonjour, deux café et de l'eau Mademoiselle, vous serez a-d-o-r-a-b-l-e.
Aziz nous parle de son travail et de sa position , de son regard et de devoir de réserve, de son obligation de ne pas lier affectif et rencontre même si son travail consiste à faire du lien. On l'interroge sur son regard sur le quartier, les quartiers, ce qu'il pense de la cité mais il restera droit tout du long. il est là depuis 6 mois et il ne considere pas qu'il soit en mesure de nous donner un regard, une opinion. Bref, il ne veut pas stigmatiser! 
c'est bien, il nous ramène à une certaine réalité nous qui sommes là depuis seulement une semaine, nous qui même si nous partons sur une base ouverte avons déjà des idées préconcues, nous qui sommes attachés au centre voulons peut-etre le défendre et le regard affectif que nous lui portons nous biaise dans la justesse du regard que nous devons avoir.
Me voilà un peu perdu et cela me ressentre malgré tout sur notre rôle! 
je me dit que ma parole de conteur ne peut pas et doit pas être banal, réfléchi et pourtant j'aurai besoin d'une parole fraiche et légère!
les contes traditionnels sont à revisiter pour trouver des portes d'entrée...
(j'en ai lu ce matin!!! samedi, trajet paris/cherbourg)

nous passons voir Monsieur Claude, le mendiant de la caserne des pompiers.
Aziz nous introduit
quel bonhomme, quel regard!
on reste pas longtemps malheureusement mais il me touche, ou bien la situation!
on marche en retour vers la place et nos vélos
je suis perdu dans mes pensées et mon histoires du mendiant et du voyageur, cette histoire s'impose!
"j'ai dit bonjour au mendiant de la Benauge!"
Caserne des pompiers, forcément, dommage, on n'y a pas été, mais mon histoire du pompier et  victime revient encore à l'esprit, je me la machais sur mon vélo le matin encore en venant. elle va bien trouver sa place... quoi! moi aussi j'ai mon attachement au quartier et moi aussi j'ai déjà eu une histoire d'amour à la Benauge! Ah! Ca t'en bouche un coin! en plus, c'est une belle histoire, je l'aime.

12h00, on trace au centre, rdv avec Stephanie pour aller manger!
ils quittent leur réunion! on sent qu'il y a eu de la parole, de la tension, steph est ravie qu'on la kidnappe!
on file au resto snack sur la Benauge
"Salut Tarek"
je suis en manque de sucre! j'ai du mal à faire la transition pour Stéphanie; Thierry est là! c'est chouette d'être une équipe!
ma pensée vagabonde dans la semaine!
le sandwich m'aide à me concentrer!
On parle de sa réunion du matin, du fait qu'ils ont fait le point sur notre présence. On comprend que le travail est en route mais très proche du départ pour certains. 
A quoi sert un artiste?... la légitimité de notre présence dans leur mur... qu'ils pourraient très bien le faire eux mêmes...
Effectivement, certains sont des loups qui ne se laissent pas approcher facilement, il en faut du temps pour faire sa place sur un territoire où certains ont bien balisé leur marque!
Stéphanie nous parle aussi de sa relation aux hommes de l'équipe et de la difficulté pour elle de trouver sa place dans l'équipe et d'être reconnu là où elle devrait l'être.
Naissance pour moi de l'histoire de la meute de loup... peut-être la genèse de la Benauge.
Elle nous parle du quartier, de son investissement, de ses ambitions, de ses souhaits, de ses amours.... légèrement, on ne rentrera dans aucun détail. elle a un regard clair sur le quartier, le centre, son utilité et ses limites.
que se passerait-il si le centre n'existait pas? ce point de rencontre où il se passe tout et... tout!

13H20
j'en loupe des bouts  mais nos petits vieux nous attendent au pôle senior, on y va à pied.
je sens Thierry remué par la rencontre et les propos de Steph.
on pousse la porte!
putain, il y a pleins de vieux!
ca sent fort!
sourire!
bonjourrrrrrr!
on s'y est préparé; une 1/2 heure max...
La dame de service nous attendait et nous conseille une table où:  "ils parlent bien cela vous allez voir!"
on s'installe, 
café qui déborde de la secoupe...
qu'est ce que l'on se raconte au départ, j'ai oublié
on se met vite à chanter
génial
la mayonaise prend...
c'est eux qui nous demande ce que l'on connait comme chanson
c'est touchant une tablé de vieux qui chantent bien!
olalalala, ca enregistre...
et puis, l'autre tablé est jalouse, 
une se lève et s'indigne que l'on vienne pas les voir!
tant pis!
on peut pas être partout!!
allez!
on ouvre la porte aux histoires
les gens ont passé leur vie ici, ils ont fait leur rencontre ici, leur mariage, leur divorce, leur deuil!
un petit vieux me scrute au bout de la table, il peut pas parler de là où il est... 
Thierry est bien lancé avec les 4 devant nous, j'esquive, je me lève et me rapproche du bout de la table, son voisin se lève pour partir, bla bla, je prend donc sa place et découvre Angel, le bel espagnol de galice de 86 ans avec sa femme juste en face de 84 ans. trop beau! il me dit qu'elle et lui se sont rencontrés sur une dispute. 
je lui demande comment....
regard intérieur, je sens les souvenirs qui lui remontent en pagaille 
il met de l'ordre dans ses mots qui veulent tous sortir en même temps!
La galice!
les années 30
franco
il faut fuir
il est militaire
le bus dont il sera le responsable
la france
l'occupation
les camps
sa chance de passer au travers des filets
j'ai plus tout les bout dans la tête
on parlera pas de son histoire d'amour avec sa femme 
même s'il me dit qu'elle est malade
on parlera de la catalogne
je lui parle de ma grand mere
il veut savoir des choses sur moi
je lui dit qu'on doit partir 
je lui demande si je peux le revoir
il me donne son adresse
chic
je suis ravi
quel belle homme
Angel
ange
aile
il a tout pour me faire décoller

retour au centre
Thierry est touché de la rencontre aussi
il a eu une belle histoire
un autre regard
ca lui fait du bien
on est préssé
j'appelle Hélène
je suis exité, nrv

retour au centre
au revoir
on l'impression que c'est la fin
bien sur c'est pas la même réalité
regard complice avec Stephanie

on passe voir notre bel Amar
on parle a coeur ouvert avec lui
il nous donne son retour de la matinée
il a un autre regard sur l'appréciation des animateurs de notre présence
le chemin est long
il faut pas aller vite
on parle de la semaine prochaine
de nos actions 
vaguement

bon week end
bisous
bisous
miss bisous, marie ne quitte pas son radiateur à l'accueil

on quitte le centre
c'est l'averse totale
on se réfugie sous le centre
on est des squatteurs!!
le centre ne veut pas nous quitter
prisonnier de la pluie
le centre, 
l'arche de noé
le refuge des ames en réveil

Allez
courage
on y va
traversé du parc
"bonjour" par ici
"et salut" par là

rue thiers
on guette un feu vert pour traverser la frontière!!
dur de franchir
comme d'habitude

pont de pierre
l'autre continent
la première fois qu'on le retrouve en plein jour
l'averse, vent du nord
on s'abrite sous les murs du lampadaire

Chez Naji
Ambiance Fip
Le vendée glob avance doucement
on se fait expliquer les passages des portes
y a des icebergs
y a d'autres aventures qui se jouent à l'autre bout du monde
en solitaire
et pourtant, on se sent avec eux!

Venue d'Hélène
elle a notre journal de bord
on sent une étape passée
on parle de notre semaine
vaguement finalement
les plans pour la suite
méthodo
st michel
guillaume de la dsu

retour à la maison
Thierry me télécharge les sons sur l'ordi
on se quitte à la belle accolade
on est content d'avoir traversé cette aventure ensemble
on se connait peu
mais on est de l'agence affective
tout les deux
c'est pas rien
c'est heureux

en partant prendre mon train
j'ai l'impression d'avoir enfiler une autre peau

du tgv
je voie la benauge
sourire complice
tout est question de point de vue!

benauge arcachon carte postale

benauge flyerradio

benauge ma carte postale de la benaugebenauge-carte-affichee.png