Les 50 mètres des curieux-ses avec les Poissons
Dans nos temps de résidence, durant nos temps d'observations, nous avons invité les enfants à jouer dehors, dans la rue, sur une place, un port, un espace public périmétré, des espaces communs. Le personnage du poisson est né pour exprimer la distance d'autonomie actuelle.
La distance d’autonomie d’un enfant aujourd'hui est de 50 mètres. Il n’a pas le droit de sortir du champ de vision radar de son père, ni du regard drone de sa mère. L’espace public, pour lui, c’est un espace dangereux qu’il se garde bien de fréquenter. C’est un poisson rouge ! Il tourne en rond dans sa chambre comme dans un bocal ! Il préfère rester à l’abri.
. On joue à, on fait comme si que, on déplace son regard. Un imaginaire décalle notre réalité, le réenchante.
Je me souviens enfant de plonger en mer et de suivre un banc de poisson avec mon masque et tuba. Je devenais poisson. J'y croyais dur comme fer. A tel point que le paysage se transformait dans mon regard. Il suffit de se déplacer à la manière de, de prendre une posture, quelques mots de vocabulaire bien placé et c'est parti dans le grand tourbillon !
"On se déplace par nécessité, mais les nécessités sont très variables. Comme tout animal l’être humain se déplace d’abord pour se nourrir, pour aller chercher de la nourriture qu’elle soit matérielle ou spirituelle. Aujourd’hui, on peut se nourrir de chez soi, depuis son ordinateur. L’homme est-il devenu un chasseur cueilleur virtuel ? C’est l’adulte qui veille au nourrissage de l’enfant (alimentation, éducation), mais alors qu’est qui motive le déplacement de l’enfant ? Est ce juste pour la beauté du geste, pour le plaisir la découverte, la joie de l’expérimentation, le goût de l’inconnu ? Se déplacer en soi, changer de démarche, de manière de se déplacer : se déplacer comme un enfant, un adulte, un vieillard, un chat, un hippopotame, un pigeon, avec ou sans but. Se déplacer autrement change notre rapport au monde, notre manière de le regarder, mais aussi nous change. En faisant comme si que, en jouant à faire semblant, j’expérimente l’étranger, l’autre, je m’ouvre à d’autres réalités en les faisant passé par mon corps. Pour être un vrai explorateur il faut être ou redevenir un enfant."
Réflexions partagés par Marion Bourdil suite à un work-shop à Nohanent.
Maintenant, que dirais-tu de rentrer un peu plus dans la fabrication de notre spectacle ? Dans notre création, tu trouveras quelques spécificités sur nos modalités de fabrications. Tu as le choix entre trois matières. Qu'est-ce qui te tente ?